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le 18 novembre 2024

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Mes tasses

L’autre soir, après le dîner,
J’ai engueulé mes tasses athées
En les entassant dans l’évier.
« Petites garces, leur ai-je dit,
Votre attitude est un défi.
J’ai l’air de quoi, ai-je ajouté,
Quand je reçois quelques amis
Et surtout Monsieur le Curé ?
Alors, on se mêle de penser ?
On fait de la philosophie ?
Ces demoiselles ont des idées
Sur l’origine de la vie.
Si on ne vous avait pas créées
Seriez-vous là, à me narguer ?
Vous aimez nier l’évidence ! »
De l’évier me parvenait
Un bruit d’anses
Qui s’entrechoquaient.
« Alors qui nous a faites,
S’il te plaît »,
Demanda une effrontée.
« Vous êtes plutôt jolies, en fait,
Répondis-je un peu gêné.
C’est un monsieur très doué.
Il habite Limoges, je le sais. »
« Et qui donc a fait le monsieur ? »
Voulut savoir une insolente.
« C’est un pur esprit, c’est Dieu.
Vous ĂŞtes trop impertinentes.
Je renonce à vous expliquer. »
« Pur esprit, mon fond ! » s’esclaffa l’une d’elles.
Et je suis polie, ajouta-t-elle.
Il n’y a rien d’autre que la matière.
C’est une vérité é-lé-men-taire. »

Je ne voulais pas perdre la face
En présence de mes tasses.
J’avais peur d’être mis en difficulté.
Alors, de dépit, …. je les ai cassées.


L'Ă©ternuement

Il faudrait Ă©lever
Un monument
A celui qui a inventé
L’éternuement.
Devant lui, nous sommes tous Ă©gaux.
Faibles ou puissants,
Malades ou bien-portants,
Maigres ou gros.
C’est un grand niveleur,
Un grand Ă©galisateur.
Pour démocratiser il s’y entend.
Seule la mort en fait autant.

Frappé de ce symptôme bénin,
Le plus éminent académicien,
Lancé dans un docte discours,
Va en interrompre le cours.
Sa bouche s’ouvre, son nez se plisse.
Il a le regard fixe, l’œil hébété.
Il attend l’explosion salvatrice.
Souvent elle tarde Ă  arriver.
On se demande où est passée
Cette intelligence brillante,
L’instant d’avant si percutante.
Croyez-moi, dans ces moments-lĂ ,
La reine Elisabeth
Semble bien bĂŞte.
Le pape François
A l’air d’une oie.

Atchoum ! N’espérez pas
Vous en tirer comme ça.
Les Ă©ternuements vont par trois.
Atchoum ! Atchoum !
Vous voilĂ  au bout du compte.
Et si, d’aventure, vous mâchouillez
Un loukoum,
Vous risquez de l’expulser,
A votre grande honte.


L’Alpe Mancelle

J’ai fait l’ascension du Blond-Mans.
Tel Balmat, Paccard et Saussure,
J’ai mis de solides chaussures.
J’ai planté mes pitons
Tout au long de l’Éperon.
J’ai fait du rappel
Au square du Tunnel.
J’ai fait l’ascension du Blond-Mans.

J’ai fait l’ascension du Blond-Mans.
Dans le passage de l’Écrevisse
Peu s’en fallut que je dévisse.
J’ai bravé les surplombs
Des Pans-de-Gorron.
J’ai attaqué au piolet
Le replat du Hallai.
J’ai dressé ma tente
A Cardinal-Grente.
J’ai fait l’ascension du Blond-Mans.

J’ai fait l’ascension du Blond-Mans.
C’était le dernier bivouac
Avant l’attaque.
Enfin j’ai planté mon fanion
Sur le DĂ´me de Saint-Julien.
C’était la première hivernale
De la cathédrale.
Le Blond-Mans est enfin vaincu.
Le Blond-Mans ne me nargue plus.
J’ai fait l’ascension du Blond-Mans.


GĂ©nial Mans

Si tu t’imagines
Fillette, fillette,
Si tu t’imagines
Touriste balourd,

Qu’Le Mans ça n’est qu’la
Patrie des rillettes,
Ce que tu te goures,
Ce que tu te goures…

Si tu t’imagines
Fillette, fillette,
Si tu t’imagines,
Éphémèr’ visiteur,

Qu’Le Mans ça n’est qu’la
Vill’ des 24 Heures,
Ce que tu te leurres,
Ce que tu te leurres…

Le Mans n’est pas si débile.
C’est le berceau de l’automobile.
Les Bollée, ces fondeurs de cloches
N’étaient, après tout, pas si cloche.

Et puis, c’est aux Hunaudières
Que les Wright, les deux frères,
Nous ont montré la voie des airs.

L’e mail aussi, ici est né.
Mais si, voyons, l’e mail Champlevé
Qui trône au Musée de Tessé !


Le roi des zones (réactualisé)

Il serait dommage de priver les Jeunes des banlieues des trésors de la littérature européenne. Mais combien d’entre eux parlent allemand et combien parlent le français (littéraire) ? C’est dans cet esprit que nous avons réécrit le chef d’œuvre de Goethe : Le roi des aulnes.

Qui slalome si tard parmi les tags et les ordures ?
C’est le père avec sa progéniture.
Le vioc a scotché son fils sur le tan-sad.
De crainte, peut-ĂŞtre, de le laisser en rade.
"Mon fils, qu’as-tu donc ? Je te sens qui tremble.
- Mon père, c’est le roi des zones, il me semble.
- Mon fils, je ne vois rien qui y ressemble…
- Le roi des zones, avec sa crête de punk…
- Eh bien, ne trouves-tu pas ça fun ?
- Et quelle est cette langue ? Quels sont ses accents ?
- Voyons, tu le sais bien, c’est du verlan.
- Et ces sons heurtés qui mes oreilles frappent ?
- On dirait que tu ne connais pas le rap !
- Mon père, partout sur les murs il a mis son paraphe.
- Mais non, ce ne sont que de simples graffs ! "
Et voici que le mĂ´me est saisi de trouille.
Son esprit s’égare, ses yeux se brouillent.
"Mon père, quel est ce grand immeuble nimbé d’ouate ?
- Mon fils, ce n’est qu’un modeste squatt.
- Mon père, il est tout près, je vois ses tatouages…
- Mon fils, il s’agit sans doute d’un mirage.
- Mon père, il m’attire, je vois son piercing.
- Mon fils, de la folie tu montres les pires signes.
- Mon père, maintenant il m’entraîne pour de bon.
Je sens que je vais péter les plombs.
Vas-tu bientĂ´t arrĂŞter, petit con ? "
Le père, tout à coup, est beaucoup moins cool.
Le voilĂ  qui, Ă  son tour, a les boules.
Il met les gaz Ă  fond, il est speed.
Quand chez lui il se pointe… le tan-sad est vide.


Jehanne

Je voudrais envoyer un mail
A Jehanne, le gente pucelle,
Lui adresser un SMS,
En forme de SOS.

En appeler Ă  la pure Maid
Of Orléans,
Tellement Made
In France.

Elle n’était pas vraiment belle.
Ce n’était pas un top model.
Elle disait entendre des voix off…
Mais Baudricourt répondait : Bof !

Du village de Domrémy
Au management
Du Couronnement,
Quel success story !

De Vaucouleurs à Orléans
Jusqu’à Compiègne et Rouen
OĂą elle devait perdre la vie,
Quel road movie !

Qu’eût fait Charles VII,
Cette lavette,
Sans ce coach en jupons
Qu’aujourd’hui nous invoquons ?

Elle n’aurait pas trop de tous ses compagnons
Pour accomplir sa mission.
Pour le casting, j’ai les noms.

Il y aurait bien sûr Xaintrailles
Pour arrĂŞter cette pagaille.

Il y aurait aussi La Hire
Pour mettre un terme à ce délire

Mais il n’y aurait pas Cauchon,
Éhonté dealer d’héroïne.

Et on est atterré
En pensant au low cost
Auquel fut négocié
Cet holocauste.

Elle n’aurait pas trop de tous ses compagnons
Pour accomplir sa mission :
Booster le franglais hors de France.



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